Dans les zones rurales ou les grandes agglomérations, le constat est le même. La réception, le tri et la remise des colis entraînent une charge de travail supplémentaire, mais celle-ci est compensée de plusieurs manières.
Pour commencer, le fonctionnement même du système de point de retrait engendre des revenus supplémentaires. La commission versée pour chaque colis réceptionné peut varier entre 30 centimes et 1€50 en fonction de la taille et de la provenance du paquet. Les dépôts de colis pour expédition via le point relais sont également rémunérés à hauteur de 15 centimes environ par envoi.
Selon la localisation du point de retrait et sa capacité de stockage, l’activité peut générer plusieurs centaines d’euros à elle seule. La moyenne tourne autour de 400 € selon le directeur général France de Mondial Relay. Un revenu mensuel supplémentaire qui permet d’assurer une partie des charges afférentes à la tenue d’une boutique physique.
L’activité du point relais permet aux commerçants d’augmenter leur visibilité sans recourir à de la publicité. Les retraits quotidiens de colis génèrent un trafic supplémentaire qui permet d’étendre la clientèle.
Commerces de bouche, buralistes, cavistes, artisans... À travers ce service, de nombreuses personnes découvrent des boutiques qu’elles n’auraient probablement pas connues autrement. En venant chercher leur paquet le soir après le travail ou le week-end, les usagers sont parfois confrontés à un pic d’affluence. Cette attente lors du retrait de colis est alors susceptible de déclencher un achat immédiat ou différé auprès du commerçant. Une tendance confirmée par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) qui porte cette estimation à un taux de 30 % environ.
Mondial Relay, Colis Privé, Relais Colis, Pickup, Colissimo… Avec de nombreux opérateurs de livraison de colis hors domicile et une croissance constante de la vente en ligne, il y a peu de concurrence entre les commerçants qui souhaitent devenir point de retrait.
Le directeur général de Relais Colis, Jean-Sébastien Leridon, le confirme par ailleurs : « il y a une telle demande que l'on pourrait en mettre plus et cela marcherait, surtout dans certaines zones plus compliquées que d'autres comme l'Ouest parisien ou l'ultra-centre ».
Si les magasins de proximité y trouvent leur intérêt, c’est également le cas des clients qui s’assurent ainsi de ne pas louper leur livraison tout en payant moins cher que pour une distribution à domicile.
D’un point de vue écologique, c’est une option qui permet d’optimiser les tournées des transporteurs. Le regroupement des colis évite ainsi la multiplication des trajets, à l’inverse des dépôts individualisés.
En zone rurale également, certaines exploitations agricoles se transforment en véritable plateforme de distribution à la ferme. Les grands espaces offrent des avantages pour le stockage des cartons volumineux et le matériel est adapté au déchargement des camions.
Les livraisons hors domicile sont en constante évolution. Le numéro 2 du secteur cherche d’ailleurs à augmenter ses capacités. Mondial Relay vise en effet le passage de 12 000 à 13 000 points de retrait d’ici fin 2022. L’acteur majeur des services de messagerie vient d’inaugurer un troisième hub. Implanté en Seine-et-Marne le site dispose d’une capacité de traitement de 400 000 colis par jour, afin de réduire les délais de livraison de 48 à 24 heures partout sur l’Hexagone.