Dans le cadre du Pacte vert, qui vise la neutralité climatique en 2050, la Commission européenne a présenté mercredi 30 mars les nouvelles mesures de son Plan d’action pour une économie circulaire.
« L’objectif principal est que les produits durent plus longtemps ».
En finir avec l’obsolescence programmée, accentuer la réparation et le recyclage… Des objectifs en accord avec les enjeux climatiques, mais aussi en adéquation avec les attentes grandissantes des consom’acteurs. Un programme auquel s’ajoutent également les besoins de plus en plus urgents en matière d’économie d’énergie.
Franz Timmermans, vice-président de la Commission européenne, rappelle ce qui s’est produit avec la classification de A à G sur l’électroménager : les normes européennes l’ont emporté. Avec une estimation autour de 450 millions de consommateurs, le marché unique européen pèse sur les débouchés des grosses firmes pour qui la production de plusieurs gammes avec différentes normes couterait trop cher.
« Si vous voulez entrer dans le marché unique européen, vous devez en appliquer les règles […] Elles s’aligneront donc, comme elles le font déjà, sur les normes les plus élevées ! »
La Commission s’attend à des débats complexes avec les États membres , soulignant que les eurodéputés vont très certainement se confronter à une pression de la part des industriels. Cependant, l’heure n’est plus aux discussions, mais à l’action.
Tous les secteurs doivent y passer : des textiles aux matériaux de construction, des produits technologiques au mobilier, des pneus aux panneaux solaires...
La Commission européenne souhaite mettre fin à la dynamique linéaire de consommation selon laquelle il faut acheter, utiliser, puis jeter. Le tout dans un laps de temps de plus en plus court.
« L’économie circulaire doit devenir la norme », affirme Virginijus Sinkevicius, commissaire européen à l’Environnement.
Dans chaque domaine d’activité, les produits doivent être fabriqués dans une optique de durabilité et de réparabilité. Pour cela, une directive principale fixe les grandes lignes. Par la suite, des législations vont être établies pour encadrer les spécificités de chaque secteur. Des obligations de performance technique et environnementale sont donc amenées à se développer pour répondre à cette nouvelle logique.
Pour lutter contre l’obsolescence programmée, la Commission européenne devrait rapidement s’intéresser aux produits électroniques, notamment aux smartphones. Mais pour l’heure, les matériaux de construction et les articles textiles sont les premiers à être concernés par les nouvelles mesures.
En s’appuyant sur les nouvelles technologies de l’information et la généralisation des QR Code, la Commission européenne souhaite rendre accessibles de manière simple et rapide les données sur les matériaux, leur impact et leur durabilité. Les consommateurs pourront par exemple connaître facilement le pourcentage de tissu recyclé ou de microbilles de plastique dans un vêtement avant de l’acheter grâce à l’étiquette munie d’un QR Code.
Non seulement les produits devront être fabriqués selon des normes plus exigeantes en faveur de l’économie circulaire, mais les citoyens seront aussi mieux informés pour appuyer de leurs choix éclairés des modes de production plus durables.
Réparer plus va également se révéler générateur d’emplois. Il est en effet indispensable d’augmenter les capacités de recyclage et de créer les conditions favorables à l’accueil de biens réparables. Selon la Commission « ces activités devraient créer 30 à 200 fois plus d’emplois que la mise en décharge et l’incinération ».
En outre, le programme sur l’économie circulaire devrait permettre de réaliser des économies d’énergies. Le commissaire à l’environnement espère qu’elles pourront alors compenser les importations de gaz russe.