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Livrer par drone, une innovation expérimentée depuis plusieurs années

C’est en 2016 qu’Amazon a effectué la première livraison par drone. L’engin volant a déposé le colis dans le jardin du client. Le géant du ecommerce a depuis obtenu une licence d’exploitation de la part de l’agence fédérale de l’aviation américaine. L’intention de l’entreprise est de livrer des produits dans un délai de 30 minutes pour des commandes dont le poids maximal s’élève à 2,3 kg.

En parallèle, Walmart a lui aussi lancé un programme pilote avec Flytrex pour développer la livraison par drone de produits alimentaires et ménagers, avec une extension pour les médicaments en partenariat avec Zipline.

Google emboîte le pas avec son service de distribution Wing, qui cumulait déjà 100 000 livraisons en 2021, principalement pour des portages de plats et de boissons dans un premier temps.

La France n’est pas en reste sur les tests de livraison par drone avec notamment DPD qui depuis 2016 mène des expérimentations en zone difficile d’accès. Deux lignes officielles ont depuis été déployées par DPDgroup sur autorisation de la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC). La société Colis Privé étudie la viabilité économique d’un service de livraison ecommerce par drone avec une filiale d’Airbus (Survey Copter).

Tous ces programmes sont encore au stade d’expérimentation. D’une part, les essais en conditions réelles de livraison par drone aident à ajuster la technologie des aéronefs. D’autre part, la règlementation et les conditions de trafic aérien ne permettent pas encore le déploiement à l’échelle industrielle de ces objets volants.

Comment se passe une livraison de colis avec un drone ?

Le client passe sa commande en ligne de manière habituelle. Celle-ci est préparée par les opérateurs logistiques et emballée comme pour une livraison classique, en privilégiant les solutions de manutention légère. Les informations d’expédition du colis sont ensuite envoyées à un serveur qui centralise le routage des drones. Chaque objet volant dispose de son propre GPS, permettant une transmission en temps réel. Les modes opératoires diffèrent selon les transporteurs.

Le drone « assistant du livreur » de DPD France

L’engin autonome de DPD est déployé depuis un véhicule équipé d’un terminal mobile. Le camion du livreur est préalablement positionné sur un emplacement dédié, situé à proximité de la zone de livraison. C’est sur ce stationnement que se font les manœuvres de préparation du vol :

  • le déploiement du terminal
  • l’enregistrement du colis
  • la fixation sous le drone
  • la demande d’autorisation de décollage auprès de l’opérateur Atechsys

Une fois arrivé à destination, le colis est déposé dans une station de réception fixe, proche de la mairie. Il est ensuite récupéré par un agent municipal pour la remise en main propre au client.

Le drone livreur Wing de Google

La livraison par drone de Google fonctionne différemment. Le service Wing possède un aérodrome où chaque engin volant se pose sur un emplacement marqué par un QR code afin que l’opérateur logistique puisse y fixer le colis. La commande arrive directement dans le jardin du client grâce à un filin qui descend le paquet délicatement jusqu’au sol. Après le décrochage automatique, le drone repart à la base et poursuit sa tournée de livraisons.

Les services de livraison par drone représentent-ils l’avenir du transport ?

La livraison de colis par drone présente des avantages considérables.

Le gain de temps est l’argument numéro 1 pour les transporteurs. Par exemple, pour relier Mont-Saint-Martin, une zone en montagne difficile d’accès et sujette aux intempéries, le livreur de DPD doit parcourir 20 km pour une durée d’environ 30 minutes aller-retour, alors que le drone lui ne mettra que 8 minutes.

Dans les zones rurales reculées et villages isolés, c’est une solution pour l’acheminement de médicaments, produits de santé ou encore denrées alimentaires lorsque les véhicules terrestres atteignent leurs limites. La livraison du dernier kilomètre s’en trouve facilitée tout en limitant les risques d’accidents de la route pour les livreurs.

En milieu urbain, la livraison par drone est une solution pratique pour faire face aux difficultés de circulation. En plus de désengorger le trafic routier, c’est un moyen de limiter les émissions de CO2. Fonctionnant à l’électricité, les drones représentent un atout écologique.

Toutefois, ce mode d’expédition n’en est qu’à ses prémices et de nombreuses limites freinent encore son déploiement.

Quelles sont les limites de ce mode de livraison ?

Avant que la livraison par drone ne se démocratise et passe à un niveau industriel, il y a certaines problématiques à résoudre, sur lesquelles travaillent d’ores et déjà les différentes firmes.

À grande échelle, la distribution de colis par aéronef pourrait encombrer les voies aériennes, ce qui augmenterait les risques de collision des engins.

En survol ou en vol, les drones émettent du bruit qui pourrait devenir une véritable source de nuisance sonore dans certaines zones.

Enfin, une autre contrainte logistique réside dans le poids des colis : les drones ont pour l’instant de faibles capacités de transport, jusqu’à 3 kilos environ.