UN TERMINAL D’IMPORTATION DE GAZ LIQUÉFIÉ À L’ÉTUDE EN FRANCE
Un terminal flottant de stockage et de regazéification pourrait être installé dans le port du Havre. Ce projet d’infrastructure mobile a pour finalité d’augmenter le plus rapidement possible les capacités d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) de la France. Une telle installation permettrait de réduire la dépendance au gaz acheminé par gazoducs depuis la Russie. Il s’agit alors de disposer d’une réponse concrète face à une éventuelle rupture d’approvisionnement gazier.
Un projet de terminal flottant pour accompagner les installations terrestres
C’est une information provenant du quotidien économique Les Echos. Le recours à un terminal flottant de gaz naturel liquéfié est à l’étude pour une implantation probable dans le port du Havre. Actuellement le réseau de stockage et de transport de gaz en France est composé d’un réseau de plusieurs gazoducs et de quatre terminaux terrestres d’importation de GNL situés à Dunkerque (Nord), Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), Fos Cavaou et Fos Tonkin (Bouches-du-Rhône).
Rappelons que pour occuper moins d’espace, le gaz naturel subit une transformation à -162 °C pour passer à l’état liquide. Ce qui permet ensuite le transport par navires méthaniers. Une fois arrivé à destination, le GNL est regazéifié pour être réinjecté dans le réseau national. Il peut également être acheminé par camion-citerne jusqu’au lieu d’exploitation.
Le terminal flottant supplémentaire assurerait une importation de 50 térawattheures par an de gaz, soit 3,9 millions de tonnes de GNL en provenance des États-Unis, du Qatar ou d’Afrique. En termes de volume c’est moins qu’un terminal méthanier terrestre. Mais les avantages se situent du côté des coûts de construction réduits et d’une mise en service plus rapide, évaluée entre 12 et 18 mois.
L’avant-projet regroupe différents acteurs, notamment : le ministère de la Transition écologique, TotalEnergies, GRTGaz, la filiale d’Engie en charge des gazoducs français, et Haropa Port, l’établissement gérant les installations portuaires du Havre.
Le port du Havre : un emplacement stratégique
Le port normand est connu pour son terminal logistique, assurant le commerce extérieur et l’accueil des plus gros porte-conteneurs du monde grâce à son emplacement en eau profonde. De plus, le grand port maritime du Havre (GPMH) est habilité à recevoir des marchandises dangereuses.
Rappelons qu’il a disposé d’un terminal méthanier pendant plus de 30 ans, démonté en 1990. C’est donc un emplacement stratégique pour accueillir une unité portuaire spécialisée. De son côté, le navire de 300 mètres de long de TotalEnergie a la capacité de stocker le gaz naturel à l’état liquide, mais aussi de le chauffer pour opérer la transformation à l’état gazeux afin de le redistribuer ensuite à travers le réseau de gazoducs.
Le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Jean-François Carenco, assure que « ce projet de terminal méthanier flottant au Havre est utile si nous voulons réduire notre dépendance au gaz de Russie et renforcer notre sécurité d’approvisionnement ».
C’est pourquoi ce dernier espère une procédure accélérée pour obtenir rapidement les autorisations administratives et environnementales.
Le terminal flottant est présenté comme une solution temporaire certes, mais concrète face à une éventuelle rupture d’approvisionnement gazier. Ces sources d’importations supplémentaires pourraient profiter à d’autres pays européens par le biais de l’interconnexion des réseaux gaziers.
L’Union européenne cherche en effet à faire baisser les prix du gaz, notamment en passant par des achats groupés. Or la France se situe en troisième position en termes de capacités d’importation en Europe, devancée par l’Espagne et le Royaume-Uni, alors que certains pays n’ont aucun terminal méthanier, comme l’Allemagne notamment.
La France s’emploie à multiplier les possibilités d’importation et d’exploitation, à travers ce projet de développement de terminal flottant, mais aussi via une augmentation des capacités de déchargement des terminaux méthaniers terrestres, comme celui de Fos Cavaou.